Alterum non laedere, signifiant en latin “Ne pas nuire à autrui”, est un principe fondamental du droit et de l'éthique. Cette maxime énonce une règle de conduite universelle selon laquelle toute personne doit s'abstenir de porter atteinte aux droits ou aux intérêts d'autrui, que ce soit par des actions ou par des omissions.
Ce principe est à la base de nombreuses règles juridiques et morales, et il est souvent utilisé pour justifier des lois visant à protéger les personnes, les biens et la société dans son ensemble.
Le principe alterum non laedere trouve son origine dans le droit romain, où il était l'un des trois préceptes fondamentaux de la justice énoncés par le jurisconsulte Ulpien :
Ce précepte visait à garantir l'harmonie sociale et la sécurité juridique en imposant à chacun le respect des droits d’autrui.
Durant le Moyen Âge, ce principe a été repris et adapté par les juristes médiévaux, notamment dans le cadre de l'élaboration des droits de propriété et des obligations contractuelles.
Aujourd'hui, alterum non laedere est un fondement implicite de nombreux systèmes juridiques modernes. Il sous-tend des concepts comme la responsabilité civile, les droits de l’homme et les principes écologiques.
Domaine | Exemples pratiques | Références juridiques |
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Droit civil | Dommages causés à un voisin à cause d’une construction illégale. | Responsabilité civile délictuelle (articles 1240 et 1241 du Code civil français). |
Droit pénal | Blessure volontaire ou involontaire infligée à autrui. | Code pénal, infractions portant atteinte à l’intégrité physique. |
Droit administratif | Activité industrielle polluante affectant les riverains. | Règles d’urbanisme et normes environnementales. |
Droit international | Violation de la souveraineté d’un autre État. | Principes de la Charte des Nations Unies. |
Dans le cadre du droit civil, le principe alterum non laedere impose une responsabilité en cas de faute ayant causé un dommage à autrui.
Le droit pénal applique ce principe pour réprimer les comportements qui nuisent directement ou indirectement à autrui.
Les décisions administratives doivent respecter ce principe, notamment dans les cas où des projets ou des activités peuvent nuire à des tiers.
Dans le cadre du droit international, alterum non laedere se manifeste dans les relations entre États, en imposant le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale.
Pour appliquer alterum non laedere, plusieurs éléments doivent être établis :
Le principe alterum non laedere est une expression de la nécessité d'une cohabitation harmonieuse entre les individus et les groupes. Il repose sur l'idée que la liberté individuelle trouve ses limites dans le respect des droits d'autrui. Ce principe inspire également des initiatives écologiques et des politiques sociales visant à minimiser les impacts négatifs sur les générations futures.
Alterum non laedere reste un principe central du droit et de l’éthique, garantissant que les actions des individus et des organisations s'inscrivent dans un cadre de respect mutuel. En l’intégrant dans les législations et les pratiques, il favorise une justice équitable et une société durable.