Lex est quod notamus, littéralement traduit par “La loi est ce que nous écrivons”, est une maxime juridique qui met en lumière l'importance de l'écriture dans la formalisation et l'application du droit.
Ce principe souligne que la documentation écrite des lois et des actes juridiques confère à ces derniers leur valeur normative, garantissant ainsi leur stabilité, leur accessibilité et leur interprétation cohérente.
La maxime “Lex est quod notamus” trouve ses racines dans le droit romain, où l'écriture était un moyen de structurer et de transmettre les normes juridiques. Les tables de bronze et de marbre gravées des lois romaines illustrent l'importance de la mise par écrit pour assurer la pérennité et la compréhension du droit.
Au Moyen Âge, l'écriture a joué un rôle central dans le développement des coutumes locales et des premiers codes juridiques européens. L'usage de la rédaction dans les chartes et registres juridiques a renforcé la légitimité et la force exécutoire des actes juridiques.
Dans le droit moderne, ce principe se manifeste à travers des codes écrits, des contrats et des décisions judiciaires consignés par écrit. L'écriture assure la clarté, la prévisibilité et la sécurité juridique dans les relations entre les individus et les institutions.
L’écriture incarne la formalisation des intentions humaines en normes obligatoires. Elle transcende les limites de la mémoire individuelle, garantissant que la loi reste inchangée malgré les aléas du temps et les interprétations personnelles.
Certains droits, comme les coutumes non codifiées, n'entrent pas dans le champ strict de “Lex est quod notamus”, ce qui peut poser problème dans des contextes où l'écriture n'est pas systématique.
L'écriture n’élimine pas toujours les ambiguïtés, car les textes juridiques sont sujets à l’interprétation et au contexte.
Avec l’avènement des supports numériques, la notion d’écrit évolue, soulevant des questions sur la pérennité et la sécurité des données dématérialisées.
Le Code civil français de 1804 est un exemple emblématique de l’importance de l’écriture dans la codification des normes juridiques. En structurant le droit en articles clairs et écrits, il a influencé de nombreux systèmes juridiques dans le monde.
Ce document de 1215 représente un des premiers exemples de formalisation écrite des droits entre un roi et ses sujets, marquant un tournant historique dans l'importance des textes juridiques.
Les débats récents sur la reconnaissance légale des contrats électroniques et des signatures numériques illustrent l’évolution contemporaine de ce principe.
La maxime “Lex est quod notamus” incarne un fondement du droit moderne en mettant l'accent sur l'importance de l'écriture pour garantir la sécurité juridique, la transparence et l'accessibilité des normes. Bien qu'elle ne soit pas exempte de limites, elle reste un pilier central pour assurer la stabilité et la cohérence du droit dans des sociétés complexes.